…
J’ai voulu de mes romances
Garder la fresque tant charnelle que spirituelle
Sans un éclat de couleurs
Sur chaque page des recueils
Faire voler en étincelle
La pierre de douleur.
J’ai voulu
Dans ces sentiers ocreux
Dans les champs de maïs et de gombo sauvage
Me tenant
La tête comme un prophète vieux
Dire au soleil :
« Orgueilleux ! »
Dire à la nuit :
« Envieuse ! »
Que je connais leurs plus vieux secrets.
J’ai voulu
Dans l’immense humanité
Jeter la ferveur de quelques cheveux attristés
Dans le van de son souci
Jeter les cauris de la fée de minuit
Et
Avec un silex et avec un pinceau
Garder gravé dans ma paume le triple sceau
La peur de l’homme
Au goût de pimprenelle et de vinaigre
Les ombrageuses nudités
D’une petite furie toute maigre
Liens d’âme et liens de sang
Qu’il faut briser lorsqu’on nait nègre
Hélas,
J’ai seulement
Voulu !
L’amour est un rêve de trêves
Que le Créateur de toute sa verve
N’a su inspirer en vrai
Qu’à un seul de ses reflets…
…
— Mr. Gilles Fabien DOGBO